Impro #2: Avec Tes Oreilles Tu Ecouteras

Et voici le numéro 2 de la série des commandements de l’improvisateur. Là aussi cela paraît évident: pour improviser il est sans doute judicieux d’écouter… Et pourtant, on l’oublie trop souvent!

Je me souviens d’un cours d’improvisation avec l’incroyable Michel Goldberg il y a des années, qui m’avait fait me rendre compte que j’improvisais nettement moins mal en jouant les yeux fermés. Sans doute pour la simple et bonne raison qu’on a l’habitude de se fier quasi exclusivement à sa vue, et qu’une fois qu’on ne l’a plus, on finit enfin par ouvrir les oreilles!

Faites l’expérience, c’est saisissant!

Objectif

Développer une écoute active lorsqu’on improvise.

Ecouter, c’est déjà écouter les autres instrumentistes et y piocher des idées. C’est aussi pouvoir aussi prévoir les changements (d’ambiance, de grille etc.) grâce aux indices laissés par les autres instrumentistes (le break du batteur, la ligne de basse, les enrichissements du pianiste…).

C’est également (surtout?) écouter ce que l’on joue soi-même: être capable de s’inspirer de ce qu’on vient de jouer, de rejouer une phrase, de la mofidier, de se répondre… de réutiliser un motif récurrent etc. Bien souvent on part tête baissée dans son jeu, et on serait bien incapable de répéter ce que l’on vient de jouer. CQFD. On n’a pas écouté! Comment l’audience pourraît-elle être captivée si on ne s’écoute même pas soi-même?

Enfin, c’est écouter sa partition intérieure, ce que l’on entend dans sa tête: prévoir ce que l’on va jouer plutôt que se laisser guider par des plans qu’on a sous les doigts.

Comment Le Travailler?

C’est essentiellement un rappel à l’ordre pour ouvrir ses oreilles, mais l’écoute active, ça se travaille aussi!

Répéter des phrases / notes / motifs entendus dans l’accompagnement.

Reprendre certaines notes de l’accompagnement, mais aussi peut être simplement un rythme de batterie etc.

Répéter une phrase que l’on vient de jouer

A la voix et à l’instrument. Pour s’exercer à bien écouter ce que l’on joue et à le retranscrire immédiatement.

Chanter en jouant

Chanter (au moins dans sa tête) ce que l’on est en train de jouer.

Puis s’exercer à chanter avant de jouer: on alterne ainsi phrase chantée et phrase jouée, pour apprendre à retranscrire immédiatement ce qui passe par la tête.

Jouer les yeux fermés

Comme évoqué précédemment, c’est un bon moyen pour se focaliser sur l’écoute et se débarasser de la “pollution” visuelle.

Repiquer des plans à l’oreille

Les partitions et tablatures c’est bien pratique, mais ça ne remplace pas le travail d’oreille. Repiquer des plans d’autres instrumentistes, apprendre à répéter une phrase (pas forcément jouée sur le même instrument), il n’y a rien de tel!

Suite au prochain numéro!